30

 

De retour à l’Institut, Crang téléphona au Dr Kair qui était là et voulut bien annuler les autres rendez-vous…

— Venez tout de suite ! dit-il.

On décida que Prescott et Crang accompagneraient Gosseyn. Tandis qu’ils attendaient l’arrivée de l’automobile envoyée par le président Blayney, Dan Lyttle lui fit signe de le suivre.

Il entra dans la plus grande des chambres à coucher et ferma la porte. Son visage maigre arborait un sourire emprunté.

— J’ai pensé qu’il fallait que je vous parle. Au sujet de cette jeune femme, Strella…

Pendant des années, Dan Lyttle n’avait pas osé proposer à une jeune fille de devenir l’épouse d’un veilleur de nuit d’hôtel. Mais, voyant la situation fâcheuse où était plongée la jeune femme, il changea d’avis. Ne parlant que français, personne ne la comprendrait plus sur sa planète natale. Il se pourrait même que ses compatriotes la croient atteinte d’une maladie mentale.

Étant étrangère sur Terre, sans personne vers qui se tourner, sans aucun moyen de revenir chez elle, elle accepterait peut-être d’épouser un travailleur de nuit. Et, au fur et à mesure que les années passeraient, elle comprendrait quel mariage exceptionnel elle avait fait.

— Et en plus, je pourrais trouver un travail de jour. Mais ce ne sera pas pour tout de suite.

Tout en écoutant Dan Lyttle, Gosseyn Trois menait une conversation silencieuse avec Gosseyn Deux.

— On dirait que les gens s’attendent automatiquement à ce que les pauvres supportent des conditions de vie plus dures que les riches…

— Cher frère idéaliste, espérons que le temps ne viendra jamais où nous réagirons tous de la même manière. Un jour prochain, tout comportement criminel aura disparu de cette terre ; mais les êtres humains continueront probablement à vivre des expériences différentes. Ils auront tendance à choisir des amis et un travail en harmonie avec les dizaines de milliers de souvenirs personnels gravés dans leur tête ; des souvenirs que – je tiens à te le faire remarquer – la Sémantique générale n’a pas l’intention d’éliminer, même si dans l’avenir la science réussit à effacer la mémoire.

« Dès que tu te seras occupé de Gorrold et des gens comme lui, et que tu auras découvert pourquoi l’entreprise Daynbar, qui a appelé dès le premier jour, n’a toujours envoyé personne pour estimer à combien s’élèveraient les travaux, je te conseille d’engager Dan pour surveiller la reconstruction de l’Institut et de la Machine des Jeux. Tu n’auras pas envie de t’occuper toi-même de tous les détails ; et il a maintenant des raisons d’accepter un travail de jour.

— Je vois que le propriétaire d’un certain hôtel de la ville va être obligé de chercher un autre veilleur de nuit. (Il conclut en souriant :) Je pense te voir bientôt dans le cabinet du Dr Kair.

La réponse de Gosseyn Deux parut lourde d’appréhension.

— Je suppose que c’est ce qui va, enfin, arriver. Toi et moi, face à face…

— Il faudra que je te quitte dans quelques minutes.

 

Assis sur la banquette arrière de la limousine qu’il partageait avec Crang et Prescott, Gosseyn Trois se préparait en silence à affronter… quoi ?

« Vais-je accomplir tout ce que l’on attend de moi ? »

C’était, sans aucun doute, une question essentielle. Mais, en termes de Sémantique générale, il y avait un autre facteur encore plus fondamental. Lorsqu’il faisait appel à leur mémoire commune et considérait le comportement passé des Gosseyn, il se sentait automatiquement obligé d’aider les Dzans et les Troogs à retourner dans leur galaxie.

Mais pourquoi devraient-ils y retourner ?

C’était, semblait-il, une question raisonnable. Avec leurs instruments et leurs grands vaisseaux, ils pourraient s’installer aisément sur beaucoup de planètes. Et les colons éprouvaient rarement le besoin de retourner sur leur monde natal. Les gens qui avaient émigré en Amérique du Nord, dans les temps anciens, n’étaient pour la plupart jamais retournés en Europe. Certains de leurs descendants avaient parfois éprouvé l’envie de visiter la terre de leurs ancêtres. Mais c’était une curiosité de vacanciers, dépourvue de tout instinct de retour au nid.

« S’ils restaient, je cesserais d’être un personnage de premier plan et une cible pour ceux qui jettent des bombes. »

Il pourrait peut-être s’acheter une petite ferme, sur Terre, et vivre là avec Enin et la reine Strala ?

Gosseyn se surprit en train de sourire, à l’évocation de cette impossible issue de l’étrange situation dans laquelle il se trouvait. Ce n’était pas facile d’imaginer Gosseyn Un arrivant dans la Cité de la Machine des Jeux et croyant, à cause des faux souvenirs implantés par hypnose dans son cerveau, qu’il était un fermier d’une petite ville appelée Crest City et qu’il avait été marié à Patricia Hardie.

Quelle confusion… qui n’avait guère duré.

Ces idées l’incitèrent à entrer de nouveau en communication avec son alter ego :

— Comment va la reine Strala ?

Aussitôt, il sentit Deux sourire.

— Elle attend le retour d’Enin. Elle ne pense qu’à ça. Je crois qu’elle est toujours amoureuse folle de toi.

Il n’avait pas le temps de réfléchir à cela. La belle automobile était en train de se ranger au bord du trottoir, devant un grand pavillon blanc qu’il reconnut aussitôt.

 

Le Dr Lester Kair se détourna du viseur de son appareil, s’avança vers son fauteuil et s’assit.

Tous attendaient en silence ce qu’il allait dire. Bien qu’il semblât, aujourd’hui, en proie à une excitation intérieure inhabituelle, il n’avait pas changé par rapport au souvenir qu’en avaient gardé les Gosseyn : un long corps robuste, un visage sans rides, l’air d’un homme intelligent qui a dépassé de peu les cinquante ans.

Il reprit brusquement conscience de la présence des trois hommes. Alors, il déglutit et prit la parole :

— Le tissu nerveux endommagé semble ne s’être qu’en partie déconnecté, ce qui fait qu’il a reçu un apport minimal de la source d’énergie à laquelle il aurait dû être fermement fixé. Le résultat de cette liaison partielle semble purement fantastique.

— Que voulez-vous dire ? demanda Eldred Crang surpris. Une terminaison nerveuse lésée, telle que je me l’imagine, n’est qu’un minuscule raccord grisâtre que seul un expert peut qualifier d’anormal ; mais le mot « fantastique » est bien trop dramatique.

Un long silence. L’homme en blouse blanche se remit sur ses pieds.

— Messieurs, je ne reviendrai pas sur ce que j’ai dit. Je croyais avoir accepté avec philosophie le cerveau second de Gilbert Gosseyn ; mais ce que je découvre aujourd’hui m’oblige à reconnaître que nous avons ici un cerveau en interconnexion neurale avec un élément fondamental de l’univers. Et, je ne sais pourquoi, le tissu nerveux est en état d’hyperstimulation. (Il déglutit et conclut :) Si nous pouvions ouvrir la tête de M. Gosseyn, une lumière éclatante s’en déverserait à flots.

Il fit signe à Crang de s’approcher.

— Venez jeter un coup d’œil.

Gosseyn était solidement attaché dans un fauteuil spécial, la tête pratiquement enchâssée dans un appareil. Crang s’avança et disparut de son champ de vision. Il supposa que le détective vénusien allait regarder dans le viseur.

Silence. Puis il y eut un bruit, comme si quelqu’un reculait soigneusement. Le Dr Kair dit :

— Monsieur Prescott, voulez-vous aussi voir le phénomène ?

Prescott répondit de sa voix la plus douce :

— Je n’ai aucune qualification médicale ; aussi je pense qu’il suffit que l’un de nous ait regardé dans l’appareil pour que votre affirmation soit entérinée.

Crang revint se mettre dans le champ d’observation de Gosseyn.

— Eh bien, docteur, comment allons-nous venir à bout de ce problème ?

Le psychiatre, auquel ils avaient, dès leur arrivée, fourni une relation détaillée de tout ce qui s’était passé, dit :

— Je pense que nous devrions faire venir ici toutes les autres personnes impliquées, y compris Gosseyn Deux.

Tandis que Crang téléphonait à Leej et que Prescott envoyait la limousine la chercher, Gosseyn dit au Dr Kair :

— Je suppose que par « personnes impliquées », vous entendez tous ceux qui ont participé à notre tentative de transfert dans l’autre galaxie. Je dois donc faire venir Enro ici ?

— Oui.

Comme Yona, le capitaine des Troogs, avait donné son accord sur ce point, Gosseyn prit, grâce à son cerveau second, une photographie d’un endroit du plancher, dans un coin du laboratoire, et opéra la transmission. Quelques secondes après, la gigantesque silhouette était couchée là. Enro le Rouge se leva, regarda autour de lui et ne dit rien ; mais on lui fit un résumé de ce qui allait se passer.

— Vous allez renvoyer ces Troogs chez eux ?

En dépit des arguments qu’il s’était servis à lui-même, Gosseyn Trois dit :

— Je suis sûr que vous pensez comme moi que c’est la meilleure solution : les faire sortir, le plus vite possible, de la Voie Lactée.

— Oui, mais comment ?

Gosseyn lui dit que, d’abord, il fallait que les corps des deux Gosseyn se rejoignent.

Le visage du Seigneur de la Guerre se rembrunit.

— Vous êtes certain que le laboratoire ne va pas sauter ?

— Nous sommes déjà différents à de nombreux points de vue.

— Mais vous êtes toujours reliés l’un à l’autre ?

— Oui. Mentalement. Mais je pense que s’il doit y avoir un jour télépathie entre les peuples de l’univers, ce sera lorsque chaque individu aura accepté qu’une partie de son cerveau soit scientifiquement similarisée.

Enro haussa les épaules.

— Je crois que je préfère tout de même me tenir dans la pièce d’à côté.

Gosseyn remarqua que les autres aussi se retiraient dans la salle d’attente. Lorsqu’ils furent tous sortis, Gosseyn Trois s’adressa immédiatement à Gosseyn Deux.

— Eh bien, cher alter ego, on dirait que le grand moment est venu.

— Mais oui.

— As-tu besoin d’aide ?

— Non. Mon cerveau second a l’empreinte exacte du lieu où Enro est arrivé. Ne bouge plus ! Garde tes pensées au point mort !

Gosseyn Trois ferma les yeux et s’appliqua à faire le vide dans son cerveau second. Quelques instants plus tard, il entendit un léger bruit ; puis la porte s’ouvrit et Leej déclara, avant d’entrer dans la pièce :

— Tout va bien. Je ne vois aucun trouble pendant au moins un quart d’heure.

Gosseyn ouvrit les yeux. L’homme qui venait d’arriver lui tournait le dos. Il était habillé, et lorsqu’il pivota lentement sur ses talons, Trois vit un homme robuste, de trente-cinq ans environ, au maigre visage bronzé : lui-même, vêtu autrement.

Le Dr Kair entra et, sans un mot, le détacha de son fauteuil d’examen. Il y demeura assis, car garder une position différente pouvait avoir son importance.

Ils se regardèrent, l’un debout, l’autre assis. Deux êtres humains qui étaient le double l’un de l’autre.

Des jumeaux ? Non.

Bien sûr, il y a une certaine similitude entre des jumeaux. Mais la divergence commence immédiatement après la conception ; et les expériences spécifiques que chacun connaît, après la naissance, créent rapidement d’innombrables différences. Deux jumeaux ont seulement l’air d’être semblables, vus de l’extérieur, mais ils ont chacun leur propre personnalité.

Les similarités entre Gilbert Gosseyn Deux et Gilbert Gosseyn Trois, qui se faisaient face et se contemplaient dans le cabinet du Dr Lester Kair, comprenaient toute une série de flots d’énergie qui réagissaient les uns sur les autres. De cerveau à cerveau, de corps à corps.

Ils n’étaient pas des jumeaux, au sens ordinaire du terme. C’était la même personne de dix mille fois dix mille manières.

Gosseyn Trois s’aperçut qu’il était en train de lutter inconsciemment contre un interflux qui essayait de l’arracher à son siège et de le précipiter vers l’autre corps.

Gosseyn Deux avait l’air de mener une lutte semblable ; il s’avança de quelques pas en direction de Trois avant de bander ses forces et de s’arrêter. Un léger sourire sardonique détendit les traits forts mais réguliers de son visage. Il avait l’air tout à fait maître de lui lorsqu’il dit :

— On dirait que cela va bien se passer et que nous allons pouvoir collaborer, de près ou autrement.

Gosseyn Trois éprouva un terrible besoin de se lever, et son visage s’éclaira du même sourire. Il se demanda si Deux devait aussi combattre l’envie de s’asseoir.

Et comme s’il avait parlé tout haut, l’autre homme dit :

— Oui, je résiste à cette impulsion ; et j’en déduis que, si pour une raison quelconque, nous devions demeurer ensemble pendant longtemps, il faudrait que nous mettions un système au point.

Gosseyn Trois dut se résigner au fait que, bien qu’il n’émît aucun son, ses lèvres remuaient et prononçaient les mêmes mots, mais en silence.

« C’est vraiment un cas de dédoublement de la mémoire », pensa-t-il.

… La même pensée, le même sentiment quant à cette pensée. La même expérience. Le souvenir très net d’avoir marché le long d’une rue, ou sur une planète… leurs deux esprits se souvenaient de la même sensation musculaire… exactement la même.

Pendant toutes ces années où les images mentales de Gosseyn Un et de Gosseyn Deux avaient été enregistrées par le cerveau endormi de Gosseyn Trois, il se pouvait même que des réactions nerveuses et des mécanismes musculaires aient opéré à l’unisson, d’une manière affaiblie ; peut-être par un léger mouvement convulsif.

C’est pourquoi, lorsque les yeux du troisième Gosseyn s’étaient ouverts pour la première fois, il s’était pris pour Gosseyn Deux s’éveillant un matin ; convaincu que c’était lui qui avait vécu tous ces événements et qui se réveillait après une bonne nuit de sommeil.

La fin du Non-A
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